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Les fermetures, désacralisations et réaffectations d’églises ne concernent pas que la Belgique. Chez nos voisins néerlandais, le phénomène prend même des allures inquiétantes, suite à la fusion des paroisses lancée par les évêques à partir de 2008. Une situation que dénoncent une soixantaine d’universitaires.
En 2003, les Pays-Bas comptaient 1.525 paroisses catholiques. Selon les objectifs de l’Eglise, il ne devrait plus subsister que 275 à 300 entités pastorales en 2025. Trop coûteuses pour le budget des paroisses – l’entretien des bâtiments de culte non classés relève de leur seule responsabilité –, plusieurs dizaines d’églises ont déjà été désacralisées, transformées en logements, bureaux, cafés, hôtels ou librairies. Et d’après le Rijksdienstvoorhet Culturel Erfgoed (Service national pour le patrimoine culturel), le mouvement devrait se poursuivre. Il annonce d’ailleurs, d’ici 2018, la fermeture de 400 à 500 églises et quelque 700 temples protestants.
L’érosion des communautés locales de foi
Le processus concret de fermeture et de réaffectations des bâtiments religieux reste néanmoins complexe et surtout douloureux pour les chrétiens néerlandais. Car, outre l’attachement aux pierres, c’est le visage des communautés paroissiales qui change radicalement. « Personne ne conteste le fait qu’il faut rationaliser nos modes de fonctionnement, mais nous avons des objections fondamentales sur la méthode de la hiérarchie ecclésiale, qui organise des fusions selon un schéma imposé aux communautés locales« , se plaint Ad de Groot, responsable du Bezield Verband Utrecht, une association de laïcs catholiques opposés aux décisions épiscopales. En avril dernier, il s’est joint à une soixantaine d’universitaires pour dénoncer « l’érosion des communautés locales de foi dans l’Église catholique des Pays-Bas« .
Une politique assez radicale
Les évêques ne partagent pas cet avis. « L’Église catholique est un corps: il ne s’agit pas d’être entre soi et de constituer chacun sa petite paroisse sur mesure, mais de prendre part à la liturgie de l’Église universelle« , souligne Hans Zuidwijk, secrétaire général et économe diocésain auprès de l’archevêque d’Utrecht. Il faut malgré tout reconnaître que les autorités ecclésiastiques du pays ont opté pour une politique assez radicale en la matière: après la création des unités pastorales, au début des années 2000, les sept diocèses néerlandais ont finalement organisé, à partir de 2008, la fusion des paroisses. Le programme consiste à fondre les organigrammes, les équipes pastorales, mais aussi les moyens matériels et les budgets, pour créer de nouvelles entités paroissiales beaucoup plus grandes, autour d’une seule église et d’un prêtre.
Vu la polémique suscitée par ce chantier, il est fort probable que celui-ci sera à l’ordre du jour de la visite ad limina des évêques néerlandais début décembre à Rome.
(D’après La Croix)