L’émotion était au rendez-vous pour la réouverture de l’église Sainte-Catherine après trois ans d’incertitudes sur son avenir. Beaucoup avaient fini par ne plus croire à un retour, même temporaire comme ce sera le cas pendant un an, à son affectation originelle, d’autant que la volonté des autorités civiles de fermer le lieu du culte du "Vismet" ne semblait pas susciter de vives réactions du côté du vicariat de Bruxelles. Il est vrai que l’évêque de Bruxelles et son équipe étaient et demeurent très réalistes face à la sécularisation de la grande ville : la pratique est ce qu’elle est dans la capitale et il y a des réalités financières incontournables qui rendent délicate l’équation de garder ouvertes toutes les églises.
D’où le consensus intervenu pour Ste-Catherine, porté sans restrictions par l’archevêque Léonard mais pas nécessairement partagé par toute l’Eglise de Bruxelles. C’est ce qui explique que l’homélie de l’archevêque fut accueillie avec tant de ferveur.
Le quartier aussi très favorable
"L’assemblée était manifestement heureuse de la décision qu’il a prise", constate Véronique Hargot-Deltenre, "Beaucoup se demandent pourquoi expérimenter la pertinence de cette église pendant une année et évaluer la part qui devrait être réservée au culte, alors que dès le premier jour d’ouverture, tout l’espace était empli par le culte catholique et que l’expérience était donc d’emblée concluante !"L’animatrice des Amis de Ste-Catherine constate aussi "que les jeunes prêtres de la Fraternité des Saints Apôtres ont déjà conquis beaucoup de cœurs et surpris plusieurs qui n’imaginaient pas qu’il existait encore tant de jeunes qui choisissent le sacerdoce et ne craignent pas de le montrer sans complexe en portant une soutane."
Reste à dire que la réinsertion dans le quartier a été positive. "La célébration fut suivie d’un apéritif dans une ambiance chaleureuse : une dizaine de restaurateurs riverains ont offert gracieusement du vin et d’autres boissons ainsi que des préparations délicieuses." Mieux : "Les commercants n’ont pas manqué de dire leur joie de voir l’église rouvrir ses portes et reprendre vie, à l’instar de nombreux autres riverains de Ste-Catherine que cet édifice éteint et mort depuis trois ans déprimait."